D'Lieb geht durich de MààweL'amour passe par l'estomac.

En Alsace, l’alsacien est toujours très populaire

Attention, si l’alsacien est un dialecte germanique, le cœur des Alsaciens est français. Dans l’histoire, la population l’a d’ailleurs payé cher.
Aujourd’hui, le dialecte alsacien est différent selon qu’on le parle dans le Bas-Rhin ou dans le Haut-Rhin. Vous l’aurez compris, l’alsacien n’est nullement une langue morte, mais au contraire bien vivante ! Il compterait encore près de 600 000 locuteurs sur une population de plus de 1,8 million habitants. Ce dialecte ayant permis la diffusion de la littérature a la carrure d’une langue. Issues des parlers francs et alamans, les variantes dialectales alsaciennes cousinent avec les dialectes parlés en Palatinat, Hesse, Bade-Wurtemberg, et le suisse alémanique.
Si Louis XIV s’en accommoda, les jacobins – centralisme oblige – l’ont combattu. Napoléon s’en fichait : « Qu’importe s’ils parlent l’allemand, disait-il de ses généraux, pourvu qu’ils sabrent à la française. » Les Alsaciens se réjouirent-ils, après 1870, des retrouvailles avec l’allemand ? Non, ils se démarquèrent en revigorant le dialecte. La nazification tentera la table rase, proscrivant notamment les prénoms français.

En 1945, retour de bâton. Comme pour se faire « pardonner », certains Alsaciens délaissent ce dialecte. La TV et les journaux aplanissent.

C’est donc un miracle qu’on le parle encore. La langue alsacienne a résisté aux pressions du pouvoir central. Non seulement les personnes de plus de 30 ans, mais aussi beaucoup d’enfants se révèlent dialectophones. L’alsacien reste la langue maternelle d’un grand nombre d’Alsaciens, d’où le fait qu’il soit si couramment parlé. Même si la langue usuelle est davantage le français, l’alsacien demeure très présent à la fois dans la sphère privée et dans la sphère publique, de façon encore plus marquée à la campagne.

Que l’Alsace ait été allemande ou française, le dialecte a toujours été la principale langue des Alsaciens et a toujours véhiculé une affectivité.
Et demain ? Après tout, les langues mortes ne manquent pas en Alsace : le manouche, le judéo-alsacien… Le welche, cet idiome roman parlé dans plusieurs régions vosgiennes d’Alsace, est, lui, en voie de disparition. On le disait aussi ancien que le français.